“... L’aimable mot de Renaissance ne rappelle aux amis du beau que l’avènement d’un art nouveau et le libre essor de la fantaisie. Pour l’érudit, c’est la rénovation des études de l’antiquité ; pour les légistes, le jour qui commence à luire sur le discordant chaos de nos vieilles coutumes.
Est-ce tout ? À travers les fumées d’une théologie batailleuse l’Orlando, les arabesques de Raphaël, les ondines de Jean Goujon, amusent le caprice du monde. Trois esprits trop différents, l’artiste, le prêtre et le sceptique, s’accorderaient volontiers à croire que tel est le résultat définitif de ce grand siècle. Le que sais-je ? de Montaigne, c’est tout ce qu’y voyait Pascal ; et Bossuet, dans cette pensée, écrivit ses Variations.
Ainsi ce colossal effort d’une révolution, si complexe, si vaste, si laborieuse, n’eût enfanté que le néant. Une si immense volonté fût restée sans résultat. Quoi de plus décou-rageant pour la pensée humaine ?
Ces esprits trop prévenus ont seulement oublié deux choses, petites en effet, qui appar-tiennent à cet âge plus qu’à tous ses prédécesseurs : la découverte du monde, la découverte de l’homme...”
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